Commune de Lancy : OUI à l’affichage publicitaire – NON à l’interdiction totale et à la censure de la publicité commerciale dans l’espace public (www.interdiction-non.ch)
Demande d'interdiction en bref
En janvier 2024, le conseil municipal de Lancy (GE) a adopté par 17 voix pour (Verts et socialistes), 7 voix contre (Centre-Vert) et 10 abstentions (PLR et Mouvement citoyens genevois) une résolution proposée par le groupe socialiste et intitulée « Lancy zéro pub : libérons nos rues de la publicité commerciale ». Lors de sa séance d'avril 2024, le Conseil municipal de Lancy a ensuite approuvé à une majorité, seul le groupe du centre et des Vert'libéraux s'y étant opposé, le règlement interdisant la publicité à des fins commerciales sur le domaine public communal et sur le domaine privé visible par le public. Pour les détails, voir les détails de l'affaire sur le site web de la commune de Lancy.
Conséquences négatives d'une interdiction d'affichage à caractère moral dans la ville de Lancy
L'association Publicité extérieure Suisse rejette totalement l'initiative dans la ville de Lancy pour les 6 raisons suivantes.
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Une censure qui dicte ce que la population doit ou ne doit pas voir
En interdisant les affiches commerciales, mais en les autorisant pour des sujets culturels, sportifs ou « d'intérêt général », l’autorité ne fait rien d’autre que de décider, à la place des citoyen.ne.s, ce qu’il convient qu’ils voient. En d’autres termes, les partisans de l’interdiction s’arrogent le droit de décider pour d’autres, qu’ils considèrent, à l’évidence, incapables de discernement. Cette conception de la société est tout simplement scandaleuse ! Chaque personne est parfaitement capable de décider pour elle-même ce qui l’intéresse et ce qui ne l’intéresse pas. Bannir la publicité des rues est une manière d’imposer une pensée unique, dogmatique, complètement étrangère à ce qui fait l’essence de la Suisse : la diversité.
La galerie montre des exemples d'affiches « commerciales » (actuellement affichées ou qui l'étaient en 2024 dans la ville de Lancy) qui seraient à l'avenir victimes de la censure.
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Recettes pour les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft).
Le dogmatisme des proposants de l’interdiction trahit une incompréhension totale de l’impact de la publicité en général et de la place de l’affichage parmi les moyens à disposition des entreprises. La publicité n’a jamais poussé une personne à acheter un produit ou service dont elle n’a ni l’envie ni l’utilité ; la publicité contribue au choix d’une marque au moment où survient le besoin. La publicité contribue à ce que quelqu'un choisisse une marque lorsque le besoin se fait sentir. L’affichage commercial est un support de communication abordable pour les petites et moyennes entreprises locales et leur permet de s’adresser à un public de proximité. Privées de cette possibilité, elles se tourneront vers d’autres moyens, tels que la publicité en ligne, dominée par les géants américains de la tech, les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft). On voit mal, dès lors, le bénéfice social induit par ce transfert.
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Des dépenses supplémentaires plutôt que des recettes pour la commune
L'interdiction des affiches commerciales priverait la commune jusqu’à un montant de 250 000 CHF de recettes annuelles, ce qui correspond au montant des taxes à payer par la société d'exploitation des supports d'affichage. Après les années difficiles causées par la pandémie, le besoin de services pour les habitants:es et les entreprises locales est à son comble. Il est donc irresponsable de priver la commune d'une source de revenus non négligeable. A cette perte de revenus s'ajoutent en outre de nouvelles dépenses, puisque la commune doit payer de sa poche l'entretien des supports restants ainsi que la pose des affiches qui restent autorisées.
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Une violation du droit de propriété
Le règlement sur lequel porte le vote concerne non seulement les supports d’affichage disposés dans les rues mais également ceux situés sur un domaine privé, visible du public. En clair, cela veut dire, par exemple, que le stade de Genève ne pourra plus afficher des publicités de ses sponsors à l’extérieur de son enceinte. La commune décide donc, à la place du propriétaire, ce qu’il peut afficher chez lui ou pas.
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La porte ouverte à l'arbitraire
A l'interdiction absolue de la publicité, la ville de Lancy fait exception pour l’affichage « culturel ou à portée éducative » ou la « promotion de manifestation culturelles, sportives ou d’intérêt général ». Qui définit ce qu'est la culture ? Avec ce règlement, Netflix pourra faire de la publicité, puisqu’il distribue des films documentaires, alors que le maraîcher ou l’agriculteur genevois, lui, ne sera pas autorisé à vanter sa production. Un concert à l’Arena n'est-il pas purement commercial ? Et qui décide ce qui est d’intérêt général ? De même, le règlement prévoit que des emplacements seront disponibles pour la « libre expression artistique et citoyenne » : qui décidera ce qui relève de l’art ? Accepter l’interdiction de l’affichage commercial, c’est se laisse dicter sa vie par d’autres. Pour cette raison, il faut voter NON au règlement relatif à l'interdiction de la publicité à des fins commerciales.
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Notre économie de marché saine et sociale et le droit à la formation d'opinion sont « étouffés »
La publicité fait partie du modèle de réussite de la Suisse. La publicité pour un bien, un produit ou un service légal est nécessaire et exprime le travail, l'innovation et les caractéristiques uniques. Sans publicité, il est difficile pour une entreprise de se développer et d'exister. La publicité informe le consommateur qui peut comparer ou choisir ses biens de consommation avec des exigences plus élevées (matériaux biodégradables, fabrication locale, produits à faible consommation, etc.) Enfin, pour améliorer une marque et inciter une entreprise à investir dans la recherche et le développement, il faut donner la possibilité de faire connaître un produit nouveau ou innovant. L'affichage publicitaire, moteur d'une économie saine, joue donc un rôle crucial.
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